C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons écouté Mr Georges Violon nous raconter notre village des années 40 à 60. Une vie sans voiture, ni TV, ni portable qui nécessitait des commerces de proximité pour répondre aux besoins des Charentois.
De nombreux artisans et commerçants vivaient et travaillaient au cœur du village :
Un charron : Mr Barraud fabriquait tombereaux, brouettes et charrettes.
Un sabotier : Mr Labrosse, blessé de la guerre de 14 et qui portait une jambe de bois, fabriquait et réparait les sabots.
Deux cordonniers : M. Bachelard dit « Le bouif » et Mr Gelas.
Trois tonneliers : Mrs Canard, Beton et Large, ce dernier exerçait en même temps le métier de coiffeur, en plus des deux autres coiffeurs du village
Quatre épiceries : Une quincaillerie droguerie : Mr Large puis Mr Babolat
Une épicerie tabac : Mme Roche
Une épicerie générale : Mr Plattard
Une épicerie hôtel et relais pour les chevaux : Mr Chamonard qui était aussi transporteur et tilisait des véhicules au gazobois.
Un marchand de tissus : Mr Chemarin
Un bouilleur de cru : Mr Desthieux (distillateur)
Quatre cafés : Mrs Lagrange, Rosier, Briday, Vincent et Collier
Deux boulangeries
Un boucher : Mr Dénoyer
Un marchand de bois et charbon : Mr Briday
Un transporteur : Mr Lagneau
Un marchand de volailles : Mr Pelloux
Un laitier : Mr Jean Vincent (ancien maire)
Un marchand de vin : Mr Collier
Deux forgerons : Mr Lérisset (vendait aussi des vélos et réparait des sécateurs) et Mr Violon (maréchal ferrant).
Un charpentier : Mrs Chavrier frères
Deux maçons : Mr Bachelard ; Paul et Léon Fialaire, ces derniers étaient arrivés d’Auvergne pour la rénovation du château de Sermezy en 1926. Le propriétaire, Mr Basset-Chercot entreprit de grands travaux qui amenèrent à Charentay de nombreux ouvriers parmi lesquels les frères Chavrier, employés par le menuisier charpentier : Mr Bucher qui fabriquait aussi les cercueils.
Léon Fialaire, maçon dans un premier temps, exploita la carrière de la Grand Grange d’où il tirait la pierre à chaux. La pierre était amenée par carrioles en bas du village dans le four à chaux (actuelle maison de Martine et Jean François Bonnet) puis était transformée en chaux vive. Celle-ci servait à la maçonnerie ainsi qu’à la fabrication de la bouillie Bordelaise pour traiter les vignes contre le mildiou.
N’oublions pas les mécaniciens, Mrs Collet, Grillet, Servillat, Buis. L’un d’eux, Mr Cimma vendait les premiers vélomoteurs, on peut voir un tableau de bord portant sa marque « Vélocimm » sur le portail de son ancien garage (actuelle maison de Bruno Aucagne).
Une tanneuse, Mme Mériot qui tannait les peaux de lapins et en faisait des moufles et des chaussons pour mettre dans les sabots. Chaque enfant de Charentay avait sa paire de moufles en peau de lapin.
Un étameur qui venait de St Lager, Mr Le Ny. Il était aussi couvreur spécialiste des toits en ardoise. Il venait à pied avec une carriole à bras, une à deux fois par semaine à Charentay pour réparer les casseroles et recouvrir les couverts d’étain. Son allure surprenait les enfants car venant de Concarneau, il portait une casquette de marin et une boucle d’oreille en tant que compagnon du devoir.
Mr Desbats, qui en plus de son métier de vigneron, assurait la fonction de fossoyeur et conduisait les Charentois à leur dernière demeure dans le corbillard de la commune, tiré par son célèbre cheval Cartouche, couvert d’une robe noire pour l’occasion.
De nombreux habitants de Charentay reconnaîtront le nom de leur grand-père, arrière- grand-père, d’autres regretteront peut-être que l’on n’ait pas cité le leur et nous en sommes désolés. Tous ont laissé des traces dans les souvenirs, sur les murs des maisons et ont participé à la vie de Charentay.